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Constats, freins et solutions
Les acteurs publics ont des difficultés pour se doter en compétences dans la donnée et les codes sources
L’exploitation des données demande des nouvelles compétences qui sont aujourd’hui rares et souvent coûteuses. L’enjeu n’est pas seulement de recruter ces profils, mais aussi d’être capables de leur donner des perspectives au sein des administrations. De manière générale et à tous les niveaux, les enjeux d’attractivité et de carrières pour des profils nouveaux sont forts pour les administrations.
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16 commentaires
Il s'agit aussi de former et sensibiliser les acteurs exisants en mettant en place des process pour systématiser l'ouverture des données et inciter les producteurs à consommer leurs propres données publiées.
Pour attirer les compétences, il faut aussi dire que des postes attractifs existent. L'armée fait de la publicité institutionnelle qui semble être efficace. Également de la communication directe vers les écoles d'ingénieur et les universités permettrait d'aller "à la source".
Au sein des ministères de l'agriculture ou de la transition écologique, les métiers liés à la data ne sont pas valorisés. Il n'est pas conseillé pour une bonne carrière de se spécialiser dans ces domaines, trop souvent vus comme des fonctions supports. Aucun plan de formation continue n'est proposé pour mettre à jour les compétences des agents en place. Il est par exemple très difficile d'avoir accès à une formation diplômante de type master spécialisé qui permettrait de booster les compétences des agents en place. Deux pistes :
- permettre des carrières intéressantes aux personnes qui souhaitent se spécialiser dans la data, au moins équivalentes avec les collègues des autres filères
- permettre des formations pointues dans des contextes évolutifs (avec pourquoi la réactivation d'un lien au service)
La politique d'ouverture des données dans le monde de la recherche redonne une juste place à l'analyse des données. Il est souhaitable que ce changement de discours s'accompagne également de carrières mieux valorisées.
Pour ce qui est des codes sources. Cela relève d'un choix. On peut recruter des informaticiens qui font des devis. Mais il est aussi possible de recruter des informaticiens qui codent.
Il serait important de plus écouter les chercheurs et les enseignants-chercheurs qui justement oeuvrent dans le secteur public avec une indépendance liée à leur statut (indépendance économique et des théories scientifiques). On a vraiment l'impression que le pouvoir politique ignore complètement les compétences qui sont pourtant à leur disposition au sein des universités et des laboratoires de recherche. Cela biaise largement le discours concernant la qualité, la sécurité et la sincérité des données et du qui ? fait quoi ? pourquoi ?, comment ? avec quoi ? où e? t quand ? avec les données des usagers, des citoyens.. Les considérations éthiques autour de la conception et la réalisation des systèmes d'information et de leurs conséquences sociales pour les usagers. L'acceptabilité des systèmes, la place des utilisateurs, le respect de leurs droits sont au centre de cette problématique.
La question de la capacité pour les collectivités petites et moyennes de déployer des moyens humains et techniques sur le numérique est vraiment cruciale. En effet, nous constatons notamment dans le domaine de la mobilité que la grande partie de ces collectivités ne disposent pas des ressources nécessaires pour tirer parti de tout le potentiel de la loi sur l’orientation des mobilités et mettre en œuvre la révolution numérique des mobilités.
Les sorties d'école sont (au moins en partie) de plus en plus sensibles à l'idée de travailler dans l'intérêt du bien commun, et il y a beaucoup d'intérêt quant aux carrières relatives à la science des données dans l'administration. Toutefois,
- ces carrières manquent de visibilité -> nécessité de communication accrue dans toutes les filières pertinentes : écoles d'ingénieur, université, écoles d'informatique, école 42, etc. ;
- ces carrières restent le fait d'individus : il n'y a pas actuellement de stratégie globale pour donner une perspective de carrière dans le domaine et dans le public, à ces jeunes diplômés. Il est aussi important de retenir les agents que de les attirer.
Si le constat est globalement partagé, malheureusement les "enjeux d’attractivité et de carrières" sont souvent manipulés pour servir d'argument pour la casse de certains secteurs des services publics au détriment des travailleurs. C'est exactement le cas dans la recherche publique avec la LPR.
Comme je l'explique dans plusieurs articles scientifiques, ce ne sont pas les données qu'il convient de diffuser tout azimuth et sans filtre avec tous les dangers de sécurité, de confidentialité que cela pose. Je vous rappelle la vertu du secret dans bien des domaines : secret médical, secret industriel, secret de fabrication... Ce qu'il faut former ce sont des spécialistes de la connaissance dans tous les métiers où celle-ci est élaborée, dans les laboratoires privés et publics, dans l'industrie dans les grands organismes de recherche. Les spécialistes on les trouve dans les laboratoires des universités mais aussi au CEA, à l'ONERA, l'INRIA, le CNRS... Il est urgent de plus faire confiance aux chercheurs et d'arrêter l'ANR qui fusille tous les porteurs de bonnes idées dans les petites unités en finançant toujours les mêmes qui se cooptent les uns et les autres. Le Data Hub et en particuier le Health Data Hub NON, le Knowledge Hub OUI il permet de contrôlerl' ingénierie et le secret.
Le logiciel mériterait un débat spécifique distinct qui ne semble pas avoir eu lieu. Le logiciel n'est pas une "donnée" comme les autres.
L'ouverture des codes produit par des établissements publics n'a à ma connaissance pas été débattue dans un cadre législatif. Il n'y a pas en matière d'ouverture des codes, l'équivalent du rapport Trojette et Lombard ni d'étude raisonnée de son l'impact économique. Il y a une asymétrie juridique forte entre le droit applicable aux données (exemption claire de l'applicabilité du droit sui generis pour les données générées par des établissements publics français) et celui applicable aux logiciels (Plusieurs cadre législatifs sont applicables au logiciel et la communicabilité des codes sources des logiciels n'a pas aujourd'hui un périmètre clairement définit). Voir la bibliographie annexée à la proposition Discuter et préciser à part le périmètre de la communicabilité des codes sources. Le code source des logiciels n'est pas une "data" comme les autres.
Dans certains secteurs, comme dans l’énergie, le dialogue entre les acteurs à l’origine des données (gestionnaires de réseaux, électriques ou de gaz) et les autorités publiques, ont permis de construire un dispositif reconnu par les acteurs autour des « données locales de l’énergie » issues de l’article 179 de la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte de 2015. Les données ainsi publiées en Open Data ou closed data permettent de de trouver un équilibre et de répondre aux attentes des acteurs territoriaux dans l’exercice de leurs compétences tout en protégeant les données personnelles et le secret des affaires des clients et opérateurs.
Propositions :
Créer un concours administratif pour le recrutement spécifique de ces profils.
Intégrer dans les épreuves des concours administratifs cette thématique de la donnée de santé.
A l’hôpital public, transformer les postes de contrôleur de gestion en responsable du pilotage médico-économique intégré dans les directions des finances et travaillant en étroite collaboration avec les médecins DIM (département de l’information médicale) et les Ressources Humaines.
Créer de nouveaux métiers et des filières data et digitale indépendante des enjeux liés à l’informatique et au numérique
Créer un concours administratif pour le recrutement spécifique de ces profils.
Intégrer dans les épreuves des concours administratifs cette thématique de la donnée de santé.
A l’hôpital public, transformer les postes de contrôleur de gestion en responsable du pilotage médico-économique intégré dans les directions des finances et travaillant en étroite collaboration avec les médecins DIM (département de l’information médicale) et les Ressources Humaines.
Créer de nouveaux métiers et des filières data et digitale indépendante des enjeux liés à l’informatique et au numérique
Le fait d'avoir des appels d'offre concernant le traitement des données institutionnelles serait raisonnable. Je propose qu'on revienne sur ce qui s'est fait pour Le Grand Débat, et qu'on apprenne de ce qui s'est fait sous la pression.
Pour le cas des collectivités territoriales il devient difficile d'attirer des profil de niveau Master issus de parcours universitaires car les conditions d'accès au concours de catégorie A dans la filière technique se sont beaucoup durcis dans la dernière décennie pour favoriser les écoles d'ingénieurs.
On se retrouve ainsi devant un paradoxe, les Master universitaires sont peu attirés par des ouverture de poste de Technicien (cat B) car ils trouveront de meilleurs rémunérations dans le privé et ne seront pas bloqué par ces critères trop stricts. A l'inverse les diplômés d'écoles d'ingénieur trouveront les grilles de la fonction publique en catégorie A très peu attrayantes par rapport a la valeur de leur diplôme.
Le résultat net c'est que seul sont recrutables les personnes issues de filière Universitaires qui consentent à commencer leur carrière en catégorie B. Le statut du fonctionnaire étant alors le seul avantage restant capable les attirer (s'il n'est pas remis en question).
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